Suspicions
Reste que pour le groupe d’enquête, « la question du financement de l’EAEO n’est toujours pas éclaircie » et il est « peu plausible que toutes les activités au nom de l’organisation étaient effectuées par M. Goris sans la participation de M. Destexhe ». Plus précisément, lit-on dans le rapport, « il est fort peu probable qu’une personnalité politique majeure comme M. Destexhe, qui a occupé différents postes de haut rang au niveau national et international, ait accepté qu’une organisation ait son siège enregistré à son domicile sans avoir de liens suffisants avec elle et un intérêt quant à son fonctionnement… ». Bref, « au moment de sa désignation au poste de rapporteur de la commission des questions juridiques et des droits de l’homme, M. Destexhe avait déjà un conflit d’intérêts vis-à-vis de l’Azerbaïdjan qu’il a omis de déclarer ».« Procédure disciplinaire »
S’il loue le sérieux et l’indépendance avec lesquels les enquêteurs ont travaillé, le parlementaire libéral réfute cependant ce soupçon de conflit d’intérêts : « Je le répète, j’avais démissionné de cette association lorsque j’ai été désigné rapporteur pour l’Azerbaïdjan. Et lorsque j’ai été entendu par les enquêteurs en novembre 2017, ils ne m’en ont pas parlé. Ils ne m’ont pas réentendu par la suite : la procédure n’était pas contradictoire, sans quoi j’aurais pu m’expliquer. » Puis, reprend-il, « devant l’assemblée, j’ai dû certifier que je n’avais aucun lien familial, personnel, économique avec l’Azerbaïdjan. Je le répète, je n’ai jamais entretenu aucun de ces liens avec ce pays, je n’ai jamais été en conflit d’intérêts et n’ai jamais omis de déclarer quoi que ce soit ». Au MR aussi, on a toutefois demandé quelques explicatoions à Alain Destexhe lundi... Interrogée par Le Soir , la présidente de la Commission du règlement de l’assemblée parlementaire, Petra de Sutter, a expliqué que sa commission avait été saisie par le Conseil de l’Europe et que dès ce mardi, elle allait se pencher sur les suites à donner au rapport d’enquête. « Une procédure va être initiée pour décider d’éventuelles sanctions à l’égard des personnes citées dans le rapport, mais aussi pour améliorer le fonctionnement de l’institution. » Sur le plan pénal, une information judiciaire à l’égard de M. Destexhe a été ouverte à Bruxelles l’automne passé ; le sénateur dit ne pas craindre ses conclusions et est « serein ». JOËL MATRICHE
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