Dit artikel verscheen op 5 juni op pagina 12 in Le Soir.
L’opération « come-back de la Russie » au Conseil de l’Europe (CdE), l’organisation de 47 Etats membres à ne pas confondre avec l’Union européenne, s’achève. Avec pour conséquence, si le retour des élus russes se confirme à l’Assemblée parlementaire (AP) de l’institution, que ceux-ci participeront à l’élection – ou non ! – du chef de la diplomatie belge Didier Reynders au poste de secrétaire général du CdE, seul candidat retenu avec son homologue croate Marija Pejcinovic Buric. Au vu du vibrant plaidoyer du ministre belge en faveur de la « doctrine Harmel » vis-à-vis de Moscou – dissuasion mais aussi « dialogue politique » –, ce n’est peut-être pas une mauvaise chose pour sa candidature… L’élection du nº1 de l’institution est prévue le 26 juin. Deux jours plus tôt, l’AP se prononcera sur le rapport adopté cette semaine par la Commission du règlement de l’Assemblée.
Ce rapport a été établi sous l’égide d’une autre Belge : l’ex-sénatrice Groen Petra De Sutter, élue au Parlement européen le 26 mai. « Le rapport répond à la décision du comité des ministres de Helsinki du 17 mai et à la proposition de l’AP d’avril », nous explique De Sutter.
« Ces deux textes demandent la possibilité d’un retour des Russes en juin. » Les Russes avaient été privés de droit de vote en 2014 pour protester contre l’annexion de la Crimée ukrainienne par la force militaire. Si le rapport est voté le 24 juin, les Russes « pourront présenter leurs pouvoirs (leurs élus) et si ceux-ci ne sont pas contestés (par une majorité d’élus), ils pourront voter » le 26, précise Petra De Sutter.
La proposition de règlement prévoit que les membres ne pourront plus être privés du droit de vote, « tout en renforçant la capacité de l’organisation à réagir lorsqu’un Etat membre ne respecte pas les valeurs défendues par le CdE », affirme l’AP dans un communiqué.
PHILIPPE REGNIER