La réintégration de la Russie au Conseil de l’Europe divise les opposants à Poutine
Sanctionner la politique de Poutine ou profiter de la protection de la Cour européenne des droits de l’homme ? La décision de l’APCE divise la société civile.
Par Benoît Vitkine Publié hier à 10h14, mis à jour à 08h51
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Publié sur le site de la radio Echo de Moscou, particulièrement populaire dans la frange libérale de l’opinion, souvent opposée au Kremlin, le sondage en dit long sur la perplexité d’une partie de la Russie après la décision de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), lundi 24 juin, de lever les sanctions adoptées à partir de 2014 contre la délégation russe, après l’annexion unilatérale de la Crimée.
Si 45 % des répondants considèrent le vote strasbourgeois, interprété comme une fleur faite à Vladimir Poutine, comme une décision « inquiétante », ils sont à peine moins nombreux à saluer une « bonne nouvelle », préférant y voir une protection pour les citoyens russes.
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Pour les médias d’Etat, la cause est entendue. Le vote strasbourgeois constitue une « victoire », certes symbolique, mais qui, espèrent-ils, pourrait augurer d’un assouplissement ou d’une levée des sanctions prises par d’autres institutions. « Une victoire de la raison », a nuancé, magnanime, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, pendant que la délégation russe revenue à Strasbourg continuait de faire monter les enchères, assurant qu’elle ne prendrait pas en compte les résolutions adoptées en son absence ou prévenant que des élus originaires de Crimée pourraient, sous peu, siéger à Strasbourg.
Au sein de l’intelligentsia démocrate, tout comme chez les opposants politiques ou les défenseurs des droits humains, qui ont le plus souvent désapprouvé la politique russe en Ukraine (annexion de la Crimée, guerre dans le Donbass), l’accueil est beaucoup plus nuancé, suscitant même des réactions diamétralement opposées.
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